Février 2025
Edgar Sarin au Domaine départemental de Chamarande
Du 01 février 2025 au 13 Avril 2025, dans l’orangerie
Dans l’orangerie, Théâtre (post-Pontormo) se déploie tel un espace suspendu, à la fois fresque et architecture. L’œuvre, conçue à partir de pigments telluriques de France et d’Italie, dialogue avec la terre, ses racines profondes et son histoire. Cette dimension tellurique trouve un écho dans son caractère architectural : elle est une structure flottante qui invite à une déambulation immersive, où l’obscurité ambiante accentue l’intensité sensorielle. L’expérience devient presque cérémoniale, convoquant l’idée d’une civilisation enfouie à découvrir sous un prisme contemporain.
Ce théâtre pictural est une scène où la mémoire se cristallise, où chaque exposition réinvente son propre folklore. Il ne s’agit pas simplement d’une mise en scène mais d’un rituel, une invitation à marcher autour de la pièce, dans un espace qui semble se reconfigurer au fil des pas. L’œuvre agit alors comme un miroir temporel, tissant un lien subtil entre le passé, le présent et l’avenir.
Dans le Pavillon, Edgar Sarin crée une série d’œuvres vivantes, évolutives, inscrites dans une forme de théâtralité collective. Deux nouvelles sculptures en bois, un «Monolithe», et un «Petit Théâtre» , ont été créées en utilisant des matériaux trouvés in situ sur le domaine de Chamarande, du bois de chêne ainsi que de la cire d’abeille et de la pierre. Marquées par le temps, elles rappellent les premiers gestes architecturaux, comme des vestiges d’une civilisation disparue.
Inspiré par l’environnement qui l’entoure, Sarin intègre à ses œuvres la matérialité et l’âme des lieux. Le bois, travaillé à partir de la forêt du domaine, se fait le prolongement naturel de cet enracinement. Ce lien organique se ressent dans la monumentalité suspendue de Théâtre (post-Pontormo), une fresque qui évoque autant les récits héroïques de la tapisserie de Bayeux que la fragilité d’une mémoire collective à préserver.
Les sculptures, élaborées à partir de bois de chêne local, de cire d’abeille et d’argile, reflètent une approche très intuitive, inspirée par les cycles naturels. Exposées dans le Pavillon du Domaine de Chamarande, les œuvres forment une famille sculpturale qui joue avec le volume et les contraste, le mouvement et la forme, la matière et l’espace. Avec Les Compositions Égyptiennes, Edgar Sarin dépasse les frontières de la sculpture et de l’architecture pour inventer un nouvel art du vivant.