Visitation Zone, Chapter III

Juin 2021

Par Edith Dekynth

Dans Visitation Zone, Chapter III, Edith Dekyndt a utilisé des vivariums et aquariums vides du zoo de Riga. Une autre condition saillissait au sein les entrepôts de Andrejsala lors de la Biennale de Riga où ils avaient été déplacés, et à travers le délicat ballet d’un geste performé continuellement.

Du zoo à la Biennale, ces vitrines en verre ont maintenant trouvé leur place dans les granges historiques en pierre du Marais, lieux qui servaient autrefois à stocker le blé et la nourriture de la communauté. Vidées, elles laissent apparaître les traces laissées par les animaux qui les occupaient. Par le simple geste de la re-présentation, cette oeuvre existe comme un indice d’elle-même. Les surfaces transparentes de ces structures de verre et de plexiglas sont elles-mêmes le lieu d’un type d’indexicalité plus tangible--l’accumulation de taches, de poussière, de saleté, de rayures et de fissures.

Leur présence réanimée ne semble les assigner à aucun temps ou espace spécifique, tout comme les deux vidéos qui les côtoient. L’une est issue d’un voyage erratique sur la côte baltique et la seconde est celle d’une chute retenue, saisie dans un lieu indéterminable.

Ces courtes vidéos réalisées avec des téléphones portables, comme ce qu’il reste de l’enfouissement des tissus dans la terre riche et humide de la propriété du Marais, ne sont que quelques-uns des moyens par lesquels l’artiste semble sauver quelque chose d’une situation perdue.

A travers un large éventail de techniques les oeuvres de Dekyndt se font les passages de phénomènes transitoires qui agissent avec les circonstances — qu’elles soient relatives aux phénomènes sensibles, aux usages, aux faits historiques ou sociaux — tout en persistant à une attache qui serait simplement contextuelle. Dans de subtiles variations, elles nous engagent indistinctement de façon matérielle et conceptuelle dans un processus perpétuel. Jusque dans l’impur ou la perte, l’action de transformation qui travaille chaque oeuvre d’Edith Dekyndt est aussi la promesse d’une infinie continuation.